Auteur : Etienne Cossart, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Exercice
Organigramme des étapes de conception d'un SIG : département du Chocó (Colombie)
Suite à l'éruption du volcan Nevado del Ruiz en 1985, qui a occasionné plus de 22000 morts, la destruction totale d'Armero, des dégâts considérables aux villes d'Honda, Mariquita et Chinchiná et frappa sévèrement l'économie de quatre départements, le gouvernement colombien a décidé de prendre un certain nombre de mesures visant à protéger les Colombiens face aux catastrophes naturelles.
Parmi ces mesures, la plus importante fut la création du système national de prévention et d'attention des catastrophes - DNPAD (Loi 46 de 1988, réglementée par le décret 919 de 1989), avec un office coordinateur en relation directe avec le président de la République.
En décembre 1988, l'assemblée générale des Nations Unies a déclaré les années 1990-1999 comme la Décennie Internationale pour la Prévention des Catastrophes Naturelles (DIPCN). Cette décennie était destinée à promouvoir la coopération internationale afin de réduire les effets globaux des désastres naturels. L'objectif de celle-ci est : « la réduction des pertes de vie, des dommages aux propriétés et les perturbations d'ordre social et économique, à travers une action internationale concertée, spécialement dans les pays développés » (Résolution de l'Assemble des Nations Unies 44/236, adoptée le 22 décembre 1989.
Le gouvernement colombien a voulu, pour la DIPCN, se fixer comme stratégie principale la prévention et la mitigation des catastrophes, grâce à la réalisation de cartes d'aléas, la détermination de zones de haut risque, la création de systèmes de vigilance, de systèmes d'alerte, la fortification institutionnelle, etc. En un mot, le gouvernement a voulu incorporer le concept de prévention des catastrophes comme une stratégie générale des plans de développement régionaux et municipaux.
L'étude des effets provoqués par les catastrophes naturelles des 30 dernières années, montre que 63% sont d'origine hydrométéorologique (inondations, érosions des rivières, grandes vagues, etc.), 31 % sont liées aux tremblements de terre et les 6% restant sont dues aux instabilités de terrain:
Bilan général des dégâts provoqués par les 87 désastres naturels dans le département du Chocó pour la période de 1970 à 2000.
Le nombre de victimes et le pourcentage d'occurrence des catastrophes ne sont pas directement proportionnels ; ceci est du au fait qu'il existe déjà un certain degré de culture du risque au sein de la population du Chocó.
Ce dernier est surtout lié aux catastrophes provoquées par des phénomènes hydrométeorologiques. Par exemple, les grandes vagues, qui ont lieu périodiquement dans le Pacifique, sont connues dans la région sous le nom de 'mer de Leva'.
En 1991, de grandes vagues associées à la mer de Leva ont complètement fait disparaître la localité de Pavasa (Municipalité du Bas Baudo), mais cette disparition soudaine du village n'a fait aucune victime.
Tous les habitants de cette communauté ont donc pu fuir les vagues dans des canoës ou d'autres types d'embarcations disponibles dans le village côtier.
Le fait qu'ils soient déjà familiarisés avec ce type de phénomènes y a contribué.
Le cas des tsunamis est identique : aucun habitant des zones côtières ou riveraines ne sétonnera pas de la disparition soudaine des eaux, leur expérience les conduisant à fuir le plus rapidement possible.
Les chiffres des pertes en vies humaines sont donc relativement limités.
La figure suivante illustre le nombre de morts engendrés par des catastrophes naturelles au Chocó lors des trois dernières décennies.
Nombre de morts par type de catastrophe naturelle au Chocó, période de 1970 à 2000.
Le département du Chocó ne possède pas d'activité industrielle. Son économie est une des économies les plus précaires de la Colombie, reposant sur des activités agricoles de subsistance et l'exploitation minière. La majeure partie des salariés sont des fonctionnaires de l'état, de la municipalité ou du département. Il apparaît donc clairement que la capacité de résilience d'une région avec ces caractéristiques est très basse ou presque inexistante.
Chaque catastrophe naturelle qui survient au Chocó a des effets économiques directs et indirects relativement importants pour la population : le niveau de vie des «chocoanos » se voit de fait dégradé.
La figure suivante donne une estimation approximative des pertes économiques causées par les catastrophes naturelles dans quelques municipalités :
Coûts estimés des dégâts dans quelques municipalités du Chocó (en US Dollars) produits par des catastrophes naturelles de 1970 à 2000.
Imaginez une stratégie, fondée sur l’utilisation de SIG, permettant de produire de cartes d’aléas et de risques dans le département du Chocó.
Vous tenterez de faire le point sur le type de documents que vous auriez à rechercher pour alimenter votre base de données.