Les risques d'origine hydro-météorologique (fortes tempêtes, cyclones ou grandes crues) laissent des traces dans les archives.
Les documents historiques permettent de se faire une idée de la fréquence et, éventuellement, de l'intensité de calamités naturelles. Encore faut-il que les archives couvrent une période suffisamment longue, ce qui n'est pas nécessairement le cas dans nombre de pays en développement ou de vastes domaines presque vides d'hommes comme la forêt amazonienne ou les régions arctiques. Encore faut-il que le régime climatique ne varie pas… Or chacun s'interroge désormais sur les changements climatiques et leurs conséquences dans le déclenchement de phénomènes violents.
Exemple
Dans le cas des cyclones tropicaux enregistrés depuis un siècle, leur nombre varie du simple au double suivant les années, et il n'est pas possible d'esquisser une tendance à moyen terme.
D'autres archives sont naturelles : ce sont des sédiments déposés lors d'épisodes catastrophiques dans les vallées inondées, sur des rivages exposés aux tempêtes, des traces de tsunami perchées au dessus de la côte ; mais il s'agit de vestiges difficiles à observer, à caractériser et à dater.
L'histoire des ports retrace les séries de naufrages, ou enregistre les « surcôtes », c'est à dire les inondations provoquées par montée exceptionnelle du niveau de la mer. Ainsi le petit port de Ejberg au sud du Danemark montre un poteau de 3m de haut sur le quel sont gravés les niveaux atteints par la mer depuis quatre siècles..
Mais il est très difficile de définir précisément une fréquence des évènements, voire de la projeter dans le futur.
On se souvient dans le Val de Loire des trois grande crues « centennales » qui ont ravagé les villes en 1846, 1856, et 1866 ; mais aucune crue de violence similaire ne s'est produite depuis, sans que l'on puisse attribuer aux barrages de l'amont ou aux travaux d'aménagement une réduction sensible du risque.
Plus récemment ce sont les grandes crues du Rhône, qui se sont répétées en octobre 1993, janvier 1994 puis en décembre 2004, avec leur cortège de ruptures de digues, l'inondation de la Camargue, de plusieurs villages puis de quartiers entiers de la ville d'Arles. Ces trois grandes crues rapprochées se sont produites après un siècle peu inondé (6 crues moyennes depuis 1900) alors que la crue de référence reste celle de 1856. Il n'existe donc guère de rapport direct entre ces crises hydro-climatiques et un temps moyen.