Nous avons vu précédemment différentes méthodes permettant d’inventorier les aléas, de quantifier leur fréquence. Le prolongement est de déterminer leur probabilité spatiale de se déclencher sur un territoire, en fonction de différentes conditions physiques locales (topographie, contexte géomorphologique, contexte géologique,…).
Il s’agit d’étudier la localisation d’un aléa (Vd) à partir d’une combinaison de variables prédictives (Ve) pour des unités physiques (géomorphologiques, géologiques) locales.
Remarque
Cette méthode se fonde sur trois hypothèses :
- les aléas se déclenchent suivant les mêmes conditions que dans le passé ;
- les facteurs de prédisposition sont connus a priori ;
- l’ensemble des aléas connus est inventorié.
Exemple
Des recoupements spatiaux entre la carte des instabilités gravitaires, glissements de terrains d’une part et les cartes des variables prédictives doivent être effectués. Dans le cas de glissements de terrain, ces dernières peuvent être les suivantes :
- hydrologie et ou hydrogéologie ;
- carte lithologique, résumant la cohésion interne des matériaux à l’affleurement ;
- cartographie des zones de broyage ;
- carte des pentes ;
- carte des formations superficielles…
La susceptibilité d’occurrence de chaque aléa (pour les glissements de terrain « Landslide susceptibility » ou « LSS ») en fonction des valeurs prises par chacune des variables explicatives considérées est le ratio entre :
- la fréquence d’un aléa pour une plage de valeur d’une variable prédictive.
- la fréquence des aléas sur l’ensemble du territoire considéré.
Ce calcul revient à déterminer l’indice de spécialisation de chaque type de mouvement de masse en fonction des plages de valeurs de chaque paramètre (Pumain & Saint-Julien, 1997) : lorsque l’indice LSS est supérieur à 1 alors la plage de valeur du paramètre considéré est favorable au déclenchement du type de mouvement de masse considéré.
Plus le score est élevé, plus la susceptibilité de déclenchement est importante. In fine, cela revient à déterminer les plages de valeurs de chaque paramètre pour lesquelles les aléas se sont déclenchés, et éventuellement à les hiérarchiser.
Cette démarche permet de synthétiser l’ensemble des paramètres favorables au déclenchement d’un aléa et de discuter de leur importance relative.
A partir de ces résultats il est possible de spatialiser les conditions favorables au déclenchement des aléas en les implémentant dans le SIG.
Par un enchaînement de requêtes, nous obtenons alors une cartographie des aires favorables aux déclenchements.
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