Exode rural, fermeture et installation d'un milieu "naturel"



Cette crise du milieu du 19e siècle va se traduire par une période de déséquilibre qui correspond en fait à une phase d'adaptation du système. (1860-1890 / 1890-1950) (Pech et al., 1997; Arnould et al.,1999). La période qui va de 1860 à 1890 nous semble caractérisée par des processus qui vont déboucher sur un nouveau fonctionnement du système. Cette mutation se fait sous l'impulsion d'agents externes de plus en plus présents. L'ouverture des transports touche maintenant directement la région de Lure (arrivée du train en 1868 à Sisteron, achèvement de la route départementale en 1873) et facilite les migrations. La concurrence extérieure se fait de plus en plus pesante : l'arrivée des blés argentins et canadiens au début des années 1880 entraîne une baisse des prix de l'ordre de 30 %.

La crise économique débouche ainsi sur une crise sociale (agents internes) que traduit le relâchement des solidarités villageoises, à l'image du village de Noyers divisé à la fin des années 1870 entre haut Noyers resté " traditionnel " et bas Noyers, peuplé de notables locaux plus ouverts aux échanges extérieurs.

La multiplication des crises agricoles consécutives aux aléas climatiques et aux différentes maladies qui touchent les principales productions désorganise l'économie traditionnelle : crises de l'oïdium (1854), du phylloxera (1865) et du mildiou (1878) pour la vigne, gel des oliviers déjà évoqué (1820) puis maladie liée au parasite de la fulgamine en 1860 alors que les huiles espagnoles et italiennes envahissent le marché, déclin enfin de la sériciculture consécutif à la maladie de la pébrine et à l'ouverture du marché aux soies d'Extrême-Orient.

Or, dans le même temps, les épisodes morphologiques paroxysmaux (la torrentialité) rendent plus nécessaires les reboisements réclamés depuis le milieu du siècle. Abandon des terres, relâchement des solidarités villageoises et crise écologique vont finalement déboucher sur un nouvel état du système.

explication Explication

 
Pourquoi considérer la période 1890-1950 comme un nouvel état d'équilibre ?
• d'une part, parce qu'elle se marque par l'intervention d'un acteur économique et social au rôle jusqu'alors limité, à savoir l'État français ;
• d'autre part, parce que cet acteur va mettre en place à travers la politique de Restauration des Terrains de Montagne (RTM) un type de mise en valeur et un type de paysage nouveau. Enfin, parce que les effets conjoints de ce reboisement et d'une nouvelle inflexion climatique durant la période 1880-1930 vont entraîner une diminution des épisodes morphologiques et climatiques paroxysmaux.

Certes le déclin démographique se poursuit, renforcé même par l'hécatombe de la première guerre mondiale. Parler d'équilibre dans ces conditions peut paraître paradoxal, sauf à préciser qu'il s'agit d'un équilibre du déclin, d'une évolution sans crise majeure, sans brusques à-coups qui va perdurer jusqu'aux lendemains de la seconde guerre mondiale.

 
Définition

Maladie liée à un champignon.

Définition

Espèce d'insecte homoptère, puceron ravageur de la vigne.

Définition

Francisation phonétique de l'anglais mildew (moisissure, de l'Anglo-saxon mildeaw signifiant substance collante sécrétée par les pucerons), est le nom générique d'une série de maladies cryptogamiques communes chez de nombreuses plantes.

Définition

Elevage du ver à soie qui est lui même la chenille d'un papillon, le Bombyx mori. Elle consiste en l'ensemble des opérations de culture du mûrier, d'élevage du ver à soie pour l'obtention du cocon, de dévidage du cocon, et de filature de la soie.

Définition

Maladie du ver à soie, causée par un champignon

Définition

Changement du rythme climatique.