Principales structures thermiques en Méditerranée occidentale

Dans l'ouest de la mer d'Alboran, les eaux peu salées de l'Atlantique s'écoulent en surface par le détroit de Gibraltar, formant un tourbillon anticyclonique qui emprisonne en son centre un noyau d'eau plus chaude (image du 26/08/05).
Le net refroidissement des eaux atlantiques au niveau de Gibraltar peut être incriminé aux brassages de la masse d'eau dus au resserrement des côtes espagnoles et algériennes et à la bathymétrie qui remonte au niveau du détroit. L'entrée du flux d'eau atlantique par le détroit entraîne la formation de résurgences d'eaux froides le long des côtes espagnoles qui se mélangent avec les eaux atlantiques.
Ce phénomène est particulièrement bien visible sur les images du 09 et du 10/09/05, les eaux froides s'écoulant depuis les côtes de l'Espagne, jusqu'au cap des Trois Fourches au Maroc. Plus à l'est, les eaux en provenance de l'Atlantique sont déviées vers le sud-est, par le cap de Gata au sud de l'Espagne (image du 09 ou 10) pour former une très belle structure en champignon renversé du à leur rencontre avec les côtes marocaines, au niveau d'Oran. Les eaux réfléchies vers l'ouest forment un second tourbillon anticyclonique, le tourbillon est-Alboran.

Image du 26/08/2005


Image du 09/09/2005


Image du 10/09/2005



Selon Le Vourch et al. (1992)Atlas des fronts thermiques en mer Méditerranée d'après l'imagerie satellitaire, environ un tiers des eaux transportées par le courant algérien poursuit sa route en mer Tyrrhénienne. Les deux tiers restant bifurquent vers le sud, entre le cap Bon et la Sicile. Au large des côtes sud de la Sardaigne, les vents de nord ouest induisent souvent des résurgences d'eau froide comme on peut l'observer sur l'image du 26 août 2005.

Image du 26/08/2005



En mer Tyrrhénienne, les eaux de surface sont en général relativement clémentes, à l'exception d'une zone à l'est des Bouches de Bonifacio.
L'extension des eaux froides à ce niveau, comme nous pouvons particulièrement l'observer sur les images du 19 juillet (ci-dessous) et du 26 août 2005 (ci-dessus), résulte d'un brassage intense des eaux induit par les forts vents d'ouest canalisés, comme dans un entonnoir, entre la Corse et la Sardaigne. Par temps calme et ensoleillé, des tâches d'eau chaude peuvent se développer au large des côtes orientales de la Corse et de la Sardaigne (image du 27/06/05).

Image du 19/07/2005


Image du 27/06/05



Sur l'image du 31/08/2005, on peut distinguer les courants est-corse et ouest-corse, qui rejoignent au nord-est de l'île les eaux chaudes de la mer Tyrrhénienne pour former le courant nord liguro-provençal qui s'écoule le long du golfe de Gènes et de la côte d'Azur, créant ainsi un gradient nettement marqué (3 à 4°c) avec les eaux plus froides de la mer Ligure.

Image du 31/08/05



Dans le golfe du Lion, les vents fréquents soufflant du nord et du nord-ouest (mistral et tramontane) génèrent des remontées d'eaux froides pratiquement toute l'année.
La très nette séparation entre les eaux froides du golfe du Lion et les eaux plus chaudes originaires de l'Atlantique au sud, marque le front nord - Baléares. Ce front peut être fortement perturbé par des structures de moyenne échelle, comme les méandres et les tourbillons visibles sur les images du 26 et du 31 août 2005.

Image du 26/08/2005


Image du 31/08/05

 
Référence bibliographique

Le Vourch, J., Millot, C., Castagné, N., Le Borgne, P. et Olry, JP.. Atlas des fronts thermiques en mer Méditerranée d'après l'imagerie satellitaire. n°16. Mémoires de l'Institut océanographique de Monaco, 1992. 146p.