Signatures spectrales des principales surfaces naturelles

En fonction de la nature et des caractéristiques intrinsèques des objets et des surfaces, le rayonnement incident interagira avec la cible selon l'une ou l'autre des propriétés citées précédemment, ou de manière générale selon une combinaison de ces propriétés.
Chaque surface possède ainsi une signature spectrale - quantité d'énergie émise ou réfléchie en fonction de la longueur d'onde - qui lui est propre et qui permettra son identification sur les images satellitaires. La figure ci-dessous présente la signature spectrale des principales surfaces naturelles.

Signatures spectrales des surfaces naturelles dans le domaine du visible, du proche infrarouge et de l'infrarouge moyen



En ce qui concerne la signature spectrale des sols, on note un accroissement régulier de la réflectance au fur et à mesure qu'on se déplace vers les grandes longueurs d'onde. Les discontinuités que l'on observe dans le proche infrarouge et l'infrarouge moyen sont dues aux bandes d'absorption de l'eau. L'étude des propriétés spectrales des sols est toutefois particulièrement complexe car elle doit tenir compte de la nature hétérogène du sol qui contient à la fois des matières minérales et organiques, mais aussi une composante liquide ; tous ces éléments vont influencer la réflexion du rayonnement.

La signature spectrale de la végétation, ainsi que les principaux facteurs influents seront détaillés dans le chapitre consacré à l'environnement terrestre lien interne Les caractéristiques spectrales de la végétation.

L'eau a une réflectance très faible dans toutes les longueurs d'onde, elle absorbe cependant un peu moins les ondes les plus courtes, d'où sa couleur bleue. Sa signature spectrale dépend à la fois des molécules qui la constituent, mais aussi des éléments dissous ou en suspension dans la colonne d'eau, comme les organismes phytoplanctoniques, les sédiments ou les substances jaunes. Lorsque la couche de surface contient de fortes concentrations en phytoplancton, on observe une augmentation de la réflectance dans les longueurs d'onde du vert et l'eau nous paraît par conséquent plus verte (figure A). Plus l'eau est turbide, plus elle contient de matériaux sédimentaires, plus sa réflectance augmente dans toutes les longueurs d'onde et notamment pour les ondes les plus longues - rouge (figure B).

La signature spectrale de la neige est très forte dans les courtes longueurs d'onde, mais elle diminue rapidement dans le proche infrarouge, pour atteindre des valeurs très faibles dans l'infrarouge moyen où le rayonnement est absorbé par l'eau.

Figure A : Réflectance de l'eau de mer en fonction de sa teneur en chlorophylle (en mg.m-3)

D'après Gower et al., 1988The Fluorescence Line Imager: High-Resolution Imaging Spectroscopy Over Water and Land



Figure B : Réflectance de l'eau de mer pour diverses valeurs du coefficient d'atténuation à 550 nm.

D'après Thomas, 1978Utilisation des données LANDSAT pour la mise en évidence de la turbidité en zones littorales : limite des méthodes
Le coefficient d'atténuation de l'eau mesure la perte d'énergie du rayonnement (ici à 550 nm) traversant la colonne d'eau. Il permet d'apprécier la transparence de l'eau liée à la présence de particules en suspension, qui gènent la transmission de la lumière.



 
Référence bibliographique

Gower, J.F.R., Borstadt, G.A., Gray, L.H. and Edel, H.R.. The Fluorescence Line Imager: High-Resolution Imaging Spectroscopy Over Water and Land. Spectral Signatures of Objects in Remote Sensing, 1988, n° , 273-278.

Référence bibliographique

Thomas, Y.F.. Utilisation des données LANDSAT pour la mise en évidence de la turbidité en zones littorales : limite des méthodes. CNEXO (Centre National d’Exploitation des Océans), Colloque n° 5, Brest, 6-8 février 1978, Publications scientifiques et techniques, 1978, n° , 109-121.