2.4. Loger ou contrôler ?
Une politique publique du logement s'esquisse dès les années 1950, en direction des Algériens, dans un contexte marqué par l'installation des mouvements nationalistes algériens en métropole :
En 1956, le gouvernement crée la SONACOTRAL, la société nationale de construction pour les Français musulmans d'Algérie, qu'il s'agit autant de contrôler que de loger décemment alors que les « événements » d'Algérie s'intensifient ; des foyers pour migrants masculins célibataires sont édifiés rapidement et à bas coût, à Argenteuil par exemple ; en 1962, la SONACOTRA remplace la précédente organisation et s'ouvre à l'ensemble des migrants, notamment issus des anciennes colonies d'Afrique noire. Le nombre de foyers augmente très vite, à Montreuil par exemple.
Des cités de transit sont construites pour loger les familles algériennes sorties des taudis et des bidonvilles, avec les crédits du FAS (fonds d'action sociale pour les travailleurs d'Algérie en métropole 1958) ; les familles sont fortement encadrées par des professionnelles du travail social : ainsi les 1200 logements de la cité des Canibouts à Nanterre (92).