1.3. Les Italiens, une intégration douce
Les Italiens constituent la communauté étrangère la plus nombreuse de la région parisienne, où ils représentent les deux tiers de la population étrangère, avec 150 000 personnes au début des années 1930, avant la crise économique qui entraine des retours. Groupe disparate par leurs origines provinciales, ils sont noyés dans les espaces populaires de la métropole. A Paris, les Italiens se fixent dans les quartiers nord-est et, en région parisienne, surtout dans la banlieue Est. L'éparpillement des noyaux résidentiels italiens correspond à des traditions d'indépendance montagnarde - ils sont majoritairement issus des régions montagneuses du Nord de la péninsule - et à l'aptitude à organiser des solidarités à petite échelle.
Ils sont présents dans tous les métiers du bâtiment : maçons, terrassiers, décorateurs, plâtriers, chauffagistes, fumistes, plombiers, puis petits patrons, alors que la banlieue constitue un vaste chantier permanent, interrompu seulement par la Seconde guerre mondiale. Quitter Paris pour l'installation en banlieue et la construction d'un pavillon constitue le signe d'une insertion réussie dans une commune populaire, souvent sur fond d'antifascisme partagé et de projets migratoires familiaux réussis. Malgré une xénophobie de temps de crise contre « les macaronis qui mangent le pain des Français », les Italiens ne sont pas victimes de rejet durable par les autochtones.


