Leçon 6 - Les territoires de l'immigration au XX° siècle

1.2. Les nouveaux migrants de l'entre-deux-guerres

En 1931, 450 000 étrangers sont recensés dans la Seine, Paris et sa banlieue : Italiens, Belges, Russes, Espagnols ; s'y ajoutent les Maghrébins, Africains et Asiatiques sujets de l'Empire, venus remplacer les Poilus dans les usines françaises pendant la Grande Guerre et que les autorités souhaitent voir repartir au plus vite.

A Paris comme en banlieue, pas de quartiers ethniques : la logique de concentration se repère à l'échelle d'une rue ou d'un immeuble mais la mixité domine à l'échelle du quartier ou de la commune ; on n'y trouve jamais plus d'un cinquième d'étrangers, à l'exception de quelques rares colonies en banlieue, comme celle des Arméniens regroupés à Issy-les-Moulineaux ou Alfortville dans des baraques, ou les Juifs du Marais, qui quittent bientôt le Pletzl d'arrivée pour s'installer ailleurs dans la capitale.

La région capitale offre des emplois diversifiés : les entreprises artisanales, notamment tout le secteur de la confection, des articles de Paris, du cuir, restent intra-muros , aussi les petits entrepreneurs étrangers préfèrent-ils la capitale. Si les Italiens y dominent, le faubourg Saint-Antoine demeure cosmopolite, fournissant à tous, autour du travail du bois et du meuble, une gamme étendue d'emplois plus ou moins qualifiés. Les primo - arrivants choisissent Paris et ses multiples ressources et seuls les entrepreneurs étrangers déjà installés, Italiens ou Arméniens, envisagent de s'installer en banlieue. La grande industrie règne en banlieue, et les usines taylorisées de l'automobile et de la métallurgie font appel aux prolétaires les moins qualifiés et les moins exigeants : Russes, Maghrébins, Chinois, Italiens mais aussi Français.

Définition

Pletzl signifie « petite place » en yiddish ; le terme évoque le quartier Saint Paul dans le 4° arrondissement de Paris, qui accueillit de la fin du XIX° siècle aux années 1930 les juifs chassés d'Europe orientale par les pogroms et l'antisémitisme. Ce quartier juif s'avère fonctionner dans la moyenne durée comme un sas d'entrée dans la ville.

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