Leçon 1 - Haussmannisation et annexion : la modernisation de la capitale et la naissance de la banlieue - Du milieu du XIX° siècle à la première guerre mondiale

L'annexion de 1860 ouvre sur des dynamiques urbaines nouvelles. A partir de là fin du XIX° siècle, le contraste avec le développement, notamment industriel, des communes de banlieue de l'autre côté des fortifications pose en termes neufs la question de la répartition des activités. La banlieue, qui s'étend maintenant au de là des fortifications et de la zone, est livrée à elle-même, ignorée par la puissance publique et ses espaces libres accueillent les entrepôts, la grande industrie et les fonctions que la ville rejette. Les décrets de 1806 et 1810 sur les « établissements insalubres », datant du Premier Empire et repris sous la Restauration, sont à l'origine des zones d'industries polluantes en proche banlieue, notamment la chimie. L'industrialisation, comme l'avait envisagé Haussmann, se fait par le transfert des grandes usines de la capitale vers la périphérie ; au début du XX° siècle, l'implantation de nouvelles technologies comme l'automobile, l'aviation et les constructions électriques fait de certaines communes de la banlieue Ouest et Nord, Boulogne-Billancourt, Puteaux, Saint-Denis, des technopoles de pointe. La banlieue constitue un espace fragmenté en espaces socialement différenciés : villégiature et résidence bourgeoise à l'Ouest, banlieue « noire », celle des faubourgs industriels limitrophes de Paris, au Nord et à l'Est, dans la prolongation de la vocation des arrondissements parisiens, comme la plaine industrielle de Saint-Denis, enfin terrains libres des cultures maraîchères en déclin mais qui constituent des réserves foncières.