Leçon 1 - Haussmannisation et annexion : la modernisation de la capitale et la naissance de la banlieue - Du milieu du XIX° siècle à la première guerre mondiale

3.4 Faire (de) la ville 1860 - 1914

La décision d'annexer prise, le Paris des vingt arrondissements flotte dans ses limites, et mettra une quarantaine d'années à urbaniser ses confins. L'objectif de l'Empire, poursuivi par la Troisième République, est alors de faire la ville dans les territoires nouvellement associés au sort de la capitale.

  • Des voies nouvelles désenclavent les anciens territoires en les mettant en communication avec le centre de Paris ou en relation entre eux, comme l'avenue de Puebla, appelée aujourd'hui des Pyrénées .

  • L'aménagement de quartiers neufs constitués autour d'équipements, mairie, hôpitaux, écoles, églises, casernes de pompiers, squares, parcs, dans des mises en scène urbaines comme celle du quartier Gambetta, impose une nouvelle façon d'habiter la ville.

  • À l'Ouest, la construction de vastes quartiers d'immeubles qualifiés « d'haussmanniens » est laissée à des sociétés concessionnaires. Pourtant le développement urbain est très inégal, et certains quartiers semblent laissés à l'abandon.

  • Le recul de l'octroi aux fortifications y déplace toute l'activité brouillonne engendrée par le paiement des taxes : fraude, contestation, attentes aux portes. La zone, cette bande de terrains théoriquement inconstructibles au pied des Fortifications, se peuple rapidement. De part et d'autre des limites, un même peuple urbain circule et travaille dans les faubourgs. Le mur n'est qu'une coupure administrative.

  • Les transports en commun peinent à desservir également les arrondissements annexés. Jusqu'à la construction du métro, pensé pour unifier la ville intra-muros, le réseau privilégie l'ancien Paris. Le Second Empire confie en 1855 à la Compagnie générale des Omnibus le monopole des transports en commun dans Paris. En 1873, les premiers tramways tirés par des chevaux apparaissent aux côtés des omnibus, mais le réseau reste concentré dans le centre ancien et tarde à desservir les nouveaux arrondissements. En 1898, l'électrification du tramway Bastille - Charenton ouvre la voie à des lignes radiales desservant la banlieue, qui se généralisent à la veille de la Première guerre mondiale.

  • La construction du métro, dont la première ligne est ouverte en juillet 1900 pour l' Exposition Universelle, après un demi-siècle de débats, permet une desserte dense et rapide de toute la ville et d'elle seule. C'est le projet municipal d'un métro uniquement parisien au tarif bas et uniforme qui l'a emporté. Avec comme objectifs d'unifier le territoire de la ville, d'élargir le marché immobilier et de maintenir les classes populaires et les activités dans Paris. Pour les Parisiens des classes populaires, la marche restera le moyen de déplacement essentiel jusqu'à la Belle Époque. Et il y a, en 1899, 1830 voitures automobiles recensées dans Paris

Mairie du XIX° arrondissement, photographie années 1960InformationsInformations[1]
Mairie du XX° arrondissement, vue de la place Gambetta photographie années 1960InformationsInformations[2]
  1. Source : bibliothèque historique de la ville de Paris

  2. Source : bibliothèque historique de la ville de Paris

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