3.1 Faut-il fortifier Paris ?
Avant 1840, la capitale reste limitée par le mur des fermiers généraux, mur d'octroi édifiée à la fin de l'Ancien régime, et ponctué par 50 « barrières » construites par Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806) souvent en forme de rotonde
Définition :
Octroi : Taxe que certaines municipalités, pour subvenir aux dépenses communales (jusqu'en 1943), étaient autorisées à établir et percevoir sur certaines marchandises de consommation locale à leur entrée dans la ville. Par extension, le mot signifie aussi l'administration chargée de percevoir cette taxe ou le local occupé par cette administration ; on appelle « barrières » les portes monumentales qui ponctuent le mur.
Faut-il édifier une nouvelle muraille à vocation défensive ? À l'origine de ces débats, le traumatisme de l'occupation de Paris au terme de la campagne de France. À l'heure de la guerre de mouvement qui avait permis aux armées napoléoniennes de conquérir l'Europe, ou du démantèlement généralisé des fortifications de la plupart des grandes villes, faut-il défendre Paris ? L'entrée de Blücher, par l'ouest en 1815, malgré le renforcement du mur des Fermiers généraux, va conduire à un changement de conception de la défense, sous la Restauration puis la Monarchie de juillet. Le territoire national peut être envahi et l'occupation de la capitale constituer l'enjeu de la victoire : la frontière ne se situe plus aux limites territoriales de l'État mais à la périphérie de la grande ville. C'est à ce propos que, malgré les tentatives des gouvernements successifs pour en rester aux aspects techniques, le débat se déplace sur le plan politique, les républicains protestant contre « l'embastillement de Paris ».
