Introduction
L'annexion des « territoires suburbains » compris entre le mur des Fermiers généraux et les fortifications, à partir du 1er janvier 1860, a permis l'émergence d'un Paris agrandi pour une bonne part en devenir. Destiné à rester agricole, l'espace d'entre-deux-murs s'urbanise tandis qu'au delà, les banlieues sont marginalisées par l'emprise de la zone non aedificandi et le passage des portes. L'annexion paraît-elle alors inévitable ? Le coup de force d'Haussmann en 1859 entraîne la réorganisation des réseaux et des circonscriptions administratives, y compris celles du centre et la décentralisation des fonctions. La décision prise, le Paris des vingt arrondissements flotte dans ses limites, et mettra une quarantaine d'années à urbaniser ses confins. Le contraste avec le développement, notamment industriel, des communes de banlieue de l'autre côté des fortifications pose en termes neufs la question des dynamiques urbaines propres : au début du XXe siècle et pendant l'Entre-deux-guerres, l'arasement des fortifications, les aménagements de leur emprise foncière, le dégagement de la « zone », terminent l'épisode de l'annexion, mais ouvrent plus largement celui de la métropolisation de la capitale
