Leçon 8 - Crises des banlieues, politique de la ville et émeutes urbaines (1970- 2005)

2.1. La banalisation des troubles

La médiatisation en 1981 des rodéos des Minguettes à Vénissieux (Rhône) marque l'avènement des violences urbaines comme question de politique publique, et accélère la mise en route de la politique de la ville. Selon l'acception qu'en donnent les Renseignements généraux (RG), ces violences sont le fait de jeunes qui agissent de manière collective sur certaines portions du territoire ; elles changent de dimension à partir des années 1990 avec les émeutes de Vaulx-en-Velin, Sartrouville et Mantes-La-Jolie, et se propagent dans l'institution scolaire et les espaces de transports, puis entre garçons et filles, au point de devenir un phénomène banal, que l'historien doit remettre en contexte. Cette évolution se produit sur fond de désindustrialisation et de délocalisation d'entreprises, et le chômage des moins de 25 ans, pendant cette période, oscille entre 15% et 25% au niveau national ; dans les quartiers en difficulté, il est deux fois supérieur : il est de 41,7% pour les hommes de 15 à 24 ans habitant en ZUS en 2008.

AttentionComprendre la notion de violence urbaine

On se reportera à un rapport du centre de documentation et d'urbanisme (CDU) qui donne un état des savoirs et de la bibliographie pour 2000 (Référence : Ville et violence, Direction générale de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction, octobre 2000).

Lucienne Bui-Trong, La police dans la société française, Paris, PUF, 2003, p.243 : « L'échelle des violences urbaines établie par les Renseignements généraux »

Cette classification est régulièrement utilisée depuis sa création par la commissaire Lucienne Bui-Trong.

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