Leçon 2 - Croissance de la banlieue et diversification des espaces 1860-1940

Les familles de l'élite parisienne regroupées depuis le XVII° siècle dans le Marais à Paris, amorcent un long processus de glissement vers l'Ouest à partir du XVIII° siècle vers le faubourg Saint Germain et le faubourg Saint Honoré. A la suite du quartier de l'Europe loti dès les années 1840, le Second empire ouvre le Nord Ouest à la bourgeoisie capitaliste avec le quartier de la Madeleine et la Plaine Monceau ; avant 1914, la plaine de Passy, le XVI° arrondissement et Neuilly cessent d'être de lointains et vides faubourgs pour devenir les beaux quartiers.

Ce glissement vers l'Ouest des quartiers chics se poursuit en banlieue, où s'ouvrent dès les années 1850 des lotissements élégants. Le modèle reste Le Vésinet, ville parc ouverte en 1858, modèle français d'urbanisme paysager, érigée en commune en 1875. Un cahier des charges strict et exigeant préserve l'entre - soi des élites. Les parcs des châteaux deviennent d'abord des ensembles de villas, puis des quartiers, puis des communes de résidence bourgeoise. Maisons Lafitte, Saint-Maur-des-fossés avec le lotissement de l'ancien domaine des princes de Condé, le parc de Draveil, Le Raincy, La Faisanderie à Villeneuve-le-roi illustrent cette évolution. La desserte précoce par le chemin de fer favorise l'embourgeoisement, en faisant renchérir le prix des terrains. Les sites proches des forêts ou les coteaux de la Marne ou de la Seine sont propices à la villégiature temporaire, qui se transforme en une ou deux générations en résidence permanente pour une clientèle aisée.