Introduction
A partir de 1860, la banlieue se constitue en espace urbain au delà des fortifications qui limitent le nouveau Paris des vingt arrondissements ; elle est constituée des 80 communes de la Seine - banlieue, puis des franges urbanisées de la Seine - et - Oise . L'étude en moyenne durée du second Empire à la seconde guerre mondiale montre la diversification de ces espaces en zones industrielles, communes de résidence ou de loisir dominical, espaces restés agricoles ou maraîchers ; ces différenciations , nées de l'industrialisation, orientent pour longtemps la géographie sociale de l'agglomération. Pour autant, aucune puissance publique ne planifie l'implantation des activités alors que domine le libéralisme économique ou par des régulations très indirectes, comme le contrôle des établissements insalubres depuis 1815. Cette diversification se produit en continuité avec les arrondissements parisiens, car les clivages internes à la capitale se retrouvent en banlieue, de part et d'autre du monde des faubourgs. La croissance démographique de la banlieue, due exclusivement à l'immigration, accompagne cette diversification que renforce l'émergence de représentations contrastées.
Plan
Les facteurs expliquant la croissance et la diversification des banlieues seront d'abord présentés (I). L'affirmation de la vocation industrielle de la banlieue, malgré les aléas de la conjoncture économique et l'impact des deux guerres, a structuré une banlieue ouvrière pendant près d'un siècle (1860-1960) (II). Cependant, des communes vouées à la résidence bourgeoise et des zones de loisir subsistent, ainsi que espaces dédiés à l'agriculture et aux cultures maraîchères (III).