3.3. Ne pas abandonner les quartiers
L'explosion de violence durant l'été 1981 amène le nouveau pouvoir socialiste à agir sans doute plus vite qu'il ne l'aurait souhaité lui-même. La nouvelle procédure du développement social des quartiers (DSQ) s'inscrit largement dans ce qui avait été initié auparavant. Pour son auteur Hubert Dubedout, il s'agit d'éviter que la France ne connaisse une situation semblable à celle que connaissent les Etats Unis et la Grande Bretagne, avec des quartiers à l'abandon et des zones d'explosion sociale incontrôlée. Les procédures prennent le quartier comme cadre : le DSQ, les ZEP, les CCPD, les missions locales pour l'emploi. Les lois de décentralisation (1982-1985) permettent d'y impliquer fortement les collectivités locales. Politique qui ne cessera de s'élargir : entre le IXe Plan (1984-1988) et le Xe Plan (1989-1993), les contrats signés entre l'État et les villes passent de 148 à 400 sites classés DSQ. Le choix du quartier sensible comme échelle d'action prioritaire permet « de substituer de manière euphémisée des grilles de lecture ethnique à des grilles de lecture sociale » (Tissot, 2007).
Dans la vidéo ci-dessous, Benoît Bréville, docteur en histoire de l'Université Paris1 Panthéon Sorbonne et Vincent Havage, directeur de la démarche quartier de la ville de Saint-Denis (93) expliquent sur place les étapes principales de la politique de la ville au Franc Moisin (mai 2012). Dans cette vidéo,Benoît Bréville docteur en histoire de l'Université Paris1 Panthéon rappelle que le Franc Moisin, avec le quartier voisin de Bel Air, est un des sites pionniers de la politique de la ville depuis 1986, avec le Projet de quartier, devenu ensuite DSQ (développement social des quartiers).Poursuivie sans interruption depuis la fin des années 1980, cette politique a permis l'implantation d'un lycée, d'une poste, d'un espace services publics ouvert aux habitants, et de différents équipements comme le souligne Vincent Havage, directeur de la démarche quartier de la ville de Saint-Denis (93) .
