2.4 Lutter pour l'emploi industriel
La banlieue rouge est liée à l'industrialisation consécutive à la Grande Guerre et au boom économique des années 1920 ; en 1954, les trois départements de la région parisienne comptent plus de la moitié du total national des emplois pour l'automobile, les constructions électriques ct la mécanique de précision
Cette hypertrophie industrielle est dénoncée dès les lendemains de la guerre. A partir de 1963, la DATAR programme la décentralisation des industries de la région parisienne, qu'aggravent les délocalisations transnationales des années 1990. Conscientes du danger, les municipalités communistes se sont accrochées à leurs usines, en tentant d'empêcher de nouvelles affectations des friches industrielles.
L'implantation communiste repose sur une base sociale très ouvrière, où les actifs de la métallurgie étaient considérés comme une aristocratie dirigeante: Ivry compte 66 % d'ouvriers parmi les actifs en 1931, Nanterre 62 % en 1962. Prédominance ouvrière qui permet une double organisation en cellules locales et en cellules d'entreprises, liées à l'union locale CGT regroupant les syndicats autour des « métallos ». Le départ de l'industrie défait le système; à Nanterre la fonderie Montupet est fermée en 1982, l' usine Citroën est transférée à Poissy ; elles sont remplacées par de petites et moyennes entreprises du tertiaire; les couches moyennes salariées dominent la population résidente et la principale composante de l'union locale CGT n'est plus le syndicat de la métallurgie mais celui des employés communaux.