Leçon 4 - Banlieue rouge, l'apogée d'une culture ouvrière (1930-1980)

A partir des années 1960, la réflexion sur le communisme municipal remplace les mythes nés dans l'entre-deux-guerres, avec une reconnaissance presque consensuelle des capacités gestionnaires des maires communistes : selon un sondage IFOP de 1964, 44 % des Français jugent positive l'action locale du PCF, alors que 38 % seulement jugent positive son action au plan national.

A partir des débuts de la V· République, le PC se fait le défenseur des libertés communales face au pouvoir central, et s'oppose dans un premier temps au schéma directeur d'aménagement de la région parisienne.

Le redécoupage administratif de la région parisienne par la loi du10 juillet 1964, suivi du remodelage des circonscriptions par la loi du 12 juillet 1966 sépare Paris du reste de la Seine, abandonne la Seine-Saint-Denis au communisme et manifeste une volonté de reconquête des Hauts-de-Seine alors que l'avenir politique du Val-de-Marne paraît incertain. L' entente cordiale entre Paul Delouvrier et Georges Valbon, président du nouveau conseil général de Seine-Saint-Denis et maire de Bobigny, facilite la mise en place des nouvelles institutions. Le système fonctionne jusqu'à l'apogée électoral de 1977 où, malgré les progrès nationaux considérables du PS et les mutations socio-économiques de l'agglomération. Les électeurs de la proche banlieue accordent une prééminence au communisme municipal : 46 municipalités communistes en 1971, 54 en 1977 dans la première couronne, auxquelles s'ajoutent en deuxième couronne des conquêtes : Poissy, Les Mureaux, Mantes-la-Ville, ou la confirmation d'implantations récentes : Montereau, Palaiseau, Savigny-sur-Orge. Les élections législatives de 1978 confirment qu'appuyé sur son implantation traditionnelle, le PC est le premier parti de gauche en Ile-de-France; en1978, la Seine-Saint-Denis élit 9 députés communistes sur 9. Le mandat municipal 1977-1983 marque l'apogée de l'influence municipale communiste.