3.3 L'évolution des banlieues-jardins à la française
Reconnaître l'architecture sociale des années 1920- 1930 : emploi fréquent de la brique ou de la meulière, détails décoratifs soignés, mélange d'individuel et de collectif, présence d'équipements collectifs.
Les premières cités des années 1920 (Dugny, Stains, Les Lilas, Drancy) imitent le modèle anglais avec des cottages répartis le long d'une voirie pittoresque et sinueuse et des emprunts à l'architecture régionaliste.
Les modèles de l'architecture sociale de l'Europe du Nord (Belgique, Pays Bas, Allemagne, Autriche) sont repris au Pré Saint Gervais, avec des immeubles collectifs bas en brique aux formes arrondies imitées du Bauhaus
A droite, les HBM en immeubles de brique bas ; à gauche, constructions privées dans une commune de banlieue limitrophe de Paris.
Pour des raisons de coût, la crise économique aidant, le collectif l'emporte ; la construction de la cité de la Muette à Drancy manifeste le triomphe de la modernité architecturale : Marcel Lods et Eugène Beaudoin, les deux architectes, prévoient des gratte ciels et des bâtiments bas en peigne édifiés en béton armé. Le chantier industrialisé permet une construction rapide entre 1935 et 1938, mais la cité demeure inachevée et les tours et les barres sont dédaignées par les locataires. L'ensemble devient un camp d'internement à partir de l'automne 1939, puis un camp de regroupement pour les Juifs envoyés dans les camps de concentration.
A Paris, des groupes de HBM de briques entourent la capitale sur l'emprise des fortifications arasées et logent les ménages de salariés urbains, y compris les classes moyennes.