1.2 Le sprawl de l'entre-deux-guerres
Définition :
Sprawl : dérivé de l'anglais, terme employé en géographie urbaine, attesté depuis 1955, signifie, de façon péjorative : urbanisation incontrôlée, le plus souvent pavillonnaire, qui réduit les espaces ruraux.
L'essentiel de l'urbanisation de la banlieue parisienne dans le premier tiers du XX° siècle se fait sous forme de lotissements, découpage parcellaire de terrains en petites parcelles de 400 à 500 m2, vendus sans équipement à des acquéreurs individuels qui ont le projet d'y construire un pavillon pour y loger leur famille. Le mouvement de dépècement des banlieues se situe entre les lendemains de la Grande Guerre et les années du Front populaire. Alors s'édifient ces quartiers de pavillons modestes, mais tous dissemblables, au long de rues au tracé orthogonal, banlieue sans urbanité née de la spéculation sur les terrains. Le phénomène est massif : 3000 hectares sont lotis avant 1914, 16 000 dans l'entre-deux-guerres, pour l'essentiel en 10 ans, de 1919 à 1928-29. Plus de 300 communes sont concernées, essentiellement en moyenne banlieue : 1625 lotissements en Seine-et-Oise, 250 en Seine-et-Marne. Mais la proche banlieue connaît aussi une myriade de petits lotissements qui investissent, souvent clandestinement, n'importe quel terrain disponible : carrières remblayées, fonds inondables, terrains enclavés, 215 000 parcelles sont offertes brusquement à la vente en une dizaine d'années.
Les lotissements ont permis de loger la croissance démographique de la banlieue parisienne : 400 000 habitants à la fin des années 1920, 700 000 personnes à la fin de l'entre-deux-guerres.