2.4 En grande banlieue : Idéal Standard à Aulnay-sous-Bois (1923 -1975)
Aulnay-sous-Bois petite commune à 15 km de Paris, en Seine et Oise, couverte de lotissements pavillonnaires, proche de l'ancienne forêt de Bondy, dispose de terrains libres abondants en bordure du chemin de fer, où sont déjà installées les entreprises La Lilloise, Decauville, Westinghouse.
En 1923, la Compagnie nationale des radiateurs, contrôlée par des capitaux américains, qui fabrique des chaudières à eau chaude , des radiateurs, puis des sanitaires sur le modèle américain se délocalise de Dôle vers la banlieue parisienne, vaste marché de diffusion du chauffage central. La firme américaine installe en région parisienne six usines aux activités complémentaires entre 1923 et 1931, dont celle d' Aulnay sous Bois pour les radiateurs. La fonderie d'Aulnay, à coté des sites de Saint-Ouen et Clichy, coule des radiateurs et des petites chaudières, puis des sanitaires. Devenu Idéal Standard en 1949, l'usine emploie 2000 ouvriers dans l'entre-deux-guerres, 3000 personnes en 1960, dont 10% de femmes ; un appel massif à la main d'œuvre étrangère - Polonais quittant le Jura pour Aulnay, Italiens, Espagnols, puis après 1950, ouvriers venus du Maghreb, du Mali, du Sénégal - change la population de la commune. Ils sont logés dans des baraquements construits par l'usine dès 1923, des micros bidonvilles et des pavillons où s'entassent 40 personnes ; les pouvoirs publics construisent des foyers à partir des années 1960. L'immense usine, bruyante et polluante, entre en contradiction avec la vocation résidentielle des lotissements. Annoncée en septembre 1975, la fermeture du site intervient après 21 mois d'occupation par les ouvriers.
