Cours
L'Empereur Napoléon III confie au baron Haussmann, préfet de la Seine (1853-1870), la réalisation de leur projet commun de rénovation de la capitale, étroitement lié à celui de la modernisation économique du territoire national, notamment grâce à l'extension du réseau de chemin de fer.
Georges Etienne Haussmann, homme d'ordre et de pouvoir, met en œuvre sur la durée les intuitions de l'Empereur, nées en partie de son séjour dans les villes britanniques. Il systématise les idées impériales, en les intégrant dans une conception d'ensemble. Ses Mémoires, publiées de 1890 à 1893 (soit en partie après la mort d' Haussmann, qui décède totalement oublié le 11janvier 1891) contiennent les principes de la modernisation de Paris :
Ce texte ne parle que de Paris et ne se présente pas comme un traité général d'urbanisme et l'auteur ne se veut pas un théoricien.
Cependant, il contient un ensemble de principes généralisables applicables à toutes les grandes métropoles, d'où une influence considérable en France et dans toute l'Europe.
Il s'agit d'éventrer le centre ancien, d'en diminuer la densité et de le relier au reste de l'espace urbain.
La percée, technique nouvelle, consiste à créer des voies nouvelles dans le tissu urbain, dans le lacis de ruelles et d'immeubles de mauvaise qualité, qui sont rasés, plutôt que d'attendre la possibilité d'élargir les voies existantes. Deux exemples : le boulevard de Sébastopol et le boulevard Saint-Germain.
La circulation, jugée primordiale, est assurée par les nouvelles voies crées et organisées autour de grandes places - carrefour : l'Etoile, Saint – Augustin , Bastille, Château d'eau, Opéra, Chatelet, Trône
La préoccupation sécuritaire n'est pas absente, mais secondaire par rapport à la volonté de fluidifier et d'embellir la ville. Les casernes implantées autour de l'immense Place de la République (alors place du Château d'eau) permettent de surveiller à l'Est le populeux faubourg Saint - Antoine.