Leçon 1 - Haussmannisation et annexion : la modernisation de la capitale et la naissance de la banlieue - Du milieu du XIX° siècle à la première guerre mondiale

2.3 « Il faut qu'on se plaise à Paris »

L'urbanisme régulateur d'Haussmann s'accompagne d'une volonté d'embellissement architectural de la capitale :

  • Une politique monumentale cohérente entreprend constructions publiques et équipements de prestige : églises, Opéra (achevé en 1875), bibliothèque nationale, Halles de Baltard, abattoirs de La Villette, achèvement du Louvre, aménagement du Palais de justice et de la préfecture de police.

  • Paris devient une métropole internationale : construction d'hôtels de luxe pour les voyageurs (hôtel du Louvre des Pereire, hôtel de la Paix, le Lutetia ), le palais du Louvre est agrandi, les grands magasins attirent les consommateurs de toute la France, les grandes expositions universelles (1855, 1867) ceux du monde entier ; « L'Europe s'est déplacée pour voir des marchandises » dit Taine en 1855.

  • L'immeuble haussmannien édifié le long des voies nouvelles unifie le paysage urbain parisien : une large façade sur rue sans jardin ou cour à l'arrière, cinq étages , un balcon courant sous le toit, un style décoratif très sobre, ces éléments reproduits partout assurent l'homogénéité esthétique parisienne. Ce résultat est dû à un partage des tâches entre public et privé très efficace : l'administration se charge de la voirie et des réseaux, les intérêts privés achètent les terrains le long des percées nouvelles et construisent , l'administration réglemente l'aspect des constructions.

Complément

Les plaisirs de la grande ville ne sont pas réservés à la bourgeoisie, mais sont partagés par les classes populaires urbaines, qui bénéficient aussi du spectacle des boulevards et des occasions multiples de distraction offertes par la ville rénovée, comme le spectacle des grands magasins ; naît alors la figure du flâneur dont parle Baudelaire. Jean - Baptiste Dumay, jeune apprenti métallurgiste monté du Creusot vers la capitale, termine le récit de ses rudes expériences parisiennes, où il a erré de garni en usine, en écrivant : « la grande ville me plaisait ».

J.B Dumay, Mémoires d'un militant ouvrier du Creusot 1841-1905, Maspero, P.U.Grenoble, 1976, p.85-87

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