Leçon 2 - Croissance de la banlieue et diversification des espaces 1860-1940

1.2 Des clivages dans la continuité de la capitale

Les clivages séculaires qui organisent les espaces parisiens se retrouvent à partir de la fin du XIX° siècle dans l'organisation des territoires périphériques.

  • Centre/périphérie : la rénovation haussmannienne a sauvé le centre et évité à Paris le phénomène de city même si les arrondissements centraux se dépeuplent, surtout sur la rive gauche. La rénovation a maintenu la bourgeoisie et les classes moyennes dans le centre, ainsi que de nombreuses activités artisanales et commerciales. Même dans les quartiers rénovés, ouvriers, artisans et classes populaires se maintiennent. Les immeubles haussmanniens occupent les voies nouvelles, mais aux alentours, le long des voies étroites non rénovées, boutiques misérables, immeubles vétustes et mal entretenus, fond de cours utilisés par ateliers subsistent. On compte 648 000 ouvriers dans Paris au recensement de 1906, dont beaucoup ont migré vers les arrondissements annexés en 1860, notamment les migrants récents Dans ce schéma concentrique, la banlieue limitrophe de la capitale concentre les zones densément peuplées : c'est le monde des faubourgs qui assure la transition des activités de part et d'autre des fortifications. L'industrie ignore les barrières de l'octroi, et conquiert les territoires le long de la Seine. Plus loin, la Seine-Et-Oise joue le rôle de banlieue verte et de villégiature.

  • Rive droite/rive gauche. Cette distinction classique de la géographie parisienne oppose une rive droite active, productive et commerçante, à une rive gauche, quartier de l'Université dont les franges Sud sont jusqu'au Second empire des déserts occupés par des couvents, des hôpitaux, des jardins, des terrains vagues, des carrières. La banlieue sud reste marquée longtemps par l'empreinte de l'agriculture, le nombre d'actifs industriels y est plus faible qu'au Nord

  • Est/Ouest : Les débuts de la statistique urbaine à la fin du XIX° siècle, confirme la permanence du clivage Est /Ouest : le taux de décès par la tuberculose définit une ceinture de misère qui épargne le centre et l'Ouest, où se concentrent les riches. La cartographie des îlots insalubres entre 1894 et 1927 localise les poches de misère urbaine dans Paris.

Carte des îlots insalubres entre 1894 et 1927InformationsInformations[1]
  1. Carte des îlots insalubres, in Claire Levy-Vroelant, "Le diagnostic d'insalubrité et ses conséquences sur la ville : Paris 1894-1960", Population, 54ème année, num. 4-5, 1999, p.707-743

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